Vers la mer
Regis de Martrin-Donos
9 novembre - 6 décembre 20223
25 Rue de Beaune, Paris, France
REGIS DE MARTRIN-DONOS
Chaque année je choisis une nouvelle destination pour aller peindre sur le motif. Au printemps 2023, j’ai choisi de relier Brest à Rotterdam en longeant la côte et cet enchainement de mots enchanteurs. La côte des Abers, la côte Dorée, la côte de Granit Rose, la côte d’Emeraude, de Nacre, de Grâce, d’Albâtre...
Je voulais peindre la mer. Je voulais peindre ce monde de la mer en remontant toujours plus au nord. Ce pays où je suis né et que pourtant je ne connais pas. Ces derniers bouts de terre qui plongent dans l’infini.
Sur place, j’ai cherché des compositions nouvelles. Je voulais trouver et peindre des ensembles particuliers. Je souhaitais traiter les sujets dans toute leur com- plexité, en fixant le ciel, la mer, la terre et les hommes, tout à la fois.
J’ai essayé de jeter la couleur le plus librement et rapidement possible sur la toile. Être dans la sensation plutôt que dans la représentation fidèle des objets. J’ai voulu une touche à la fois transparente, vibrante et synthétique pour transmettre une atmosphère, une émotion.
Il m’arrive de marcher des heures avant de poser mon chevalet. D’aller et venir. C’est là le véritable travail du peintre : la quête de ce que l’on n’a encore jamais vu. Quelque chose de nouveau pour soi. Quelque chose qui nous attire et que l’on ne comprend pas.
C’est cela qu’on désire sublimer. Il faut chercher parfois longtemps l’harmonie des formes et des couleurs.
Puis vient la mer qui est la vie, c’est-à-dire du mouvement pur. La mer monte puis se retire, il faut saisir le sujet dans l’instant avant qu’il ne disparaisse emporté par les eaux. Le temps aussi change avec la bascule de marée. Il faut faire vite en somme. C’est une lutte. J’ai vécu quatre mois avec la marée et j’ai choisi mes sujets en fonction de son empreinte.
L’espace, le temps, et quelques couleurs jetées. Et puis la mer en alternative à la solitude.
Régis de Martrin-Donos